Aide aux soins Entretenir une relation positive avec ses animaux
Sans aller jusqu’au « medical training », multiplier les interactions positives avec ses animaux facilite les interventions dans le troupeau, notamment les soins.
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« La relation entre un éleveur et son troupeau se forge sur une succession d’interactions », explique Pauline Garcia, comportementaliste animalier et éleveuse dans le Cantal. « Certaines sont positives, d’autres négatives quand elles entraînent douleur ou stress. Toutes s’accumulent dans la mémoire de l’animal. Si les interactions négatives sont les plus nombreuses, il va associer l’humain à quelque chose de désagréable, le fuira ou sera agressif. » Heureusement, les interactions négatives peuvent être contrebalancées par les pratiques relationnelles positives, appréciées par les bovins. « Il faut interagir au quotidien avec ses animaux, dans le calme, sans autre but que de passer du temps avec eux, conseille Pauline Garcia, aller à leur rencontre, les gratter sur leurs zones d’apaisement. »
Rééquilibrer la balance et la faire pencher vers le positif donne des animaux plus confiants vis-à-vis des humains. Ce qui aide fortement en cas d’intervention pour des soins ou de contention. Même s’il faudra quand même veiller à contrebalancer par des actes positifs les inévitables aspects négatifs que sont la douleur du soin, le stress d’être attaché, isolé. « Par exemple, lors d’une prise de sang, il ne faut pas hésiter à gratter l’animal, à lui parler quand on l’attache, avant de le piquer, à lui donner une récompense alimentaire, conseille Pauline Garcia. Cela réduit son stress et lui laisse un bon souvenir en vue d’une prochaine fois. »
« Il s’agit de créer de la confiance et non de la soumission »
Il faut aussi habituer ses animaux à un environnement humain. C’est particulièrement vrai pour les bovins allaitants. Pour que les animaux soient moins effrayés par la nouveauté, c’est une bonne idée de les confronter régulièrement à des objets insolites, mais sûrs, par exemple des cônes de signalisation, des gros ballons. Cet enrichissement peut débuter dès le plus jeune âge. « Cela permet aussi de détourner les veaux laitiers du manque de succion », complète Pauline Garcia.
Quand faut-il commencer à travailler pour établir cette relation de confiance ? Chez les bovins allaitants, jusqu’au sevrage, le petit est sous l’influence de sa mère. « C’est d’abord avec la mère qu’il faut avoir des échanges positifs, conseille Pauline Garcia. Par imitation, le veau recevra un signal favorable vis-à-vis du contact avec l’homme. » L’apprentissage de l’acceptation de l’humain débutera au sevrage. D’abord, en restant au milieu des animaux pour leur permettre de vous observer, puis progressivement en les touchant. « Il s’agit de créer de la confiance et non de la soumission, insiste Pauline Garcia. Les relations se créent dès le plus jeune âge et s’entretiennent tout au long de la vie. » En revanche, la comportementaliste n’est pas favorable à des contacts dès la naissance. « Cela va stresser la mère qui va le transmettre au veau. »
Cette relation positive peut aussi s’instaurer chez des bovins plus âgés, par exemple en cas d’achat d’animaux, « mais cela demande du temps et peut être plus délicat, surtout si l’animal a vécu beaucoup d’interactions négatives », prévient la spécialiste du comportement.
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